Étiquettes
« C’est de la marque, donc c’est forcément bien !« .
Voilà le nouveau slogan des sites de ventes privées. Vous ne voyez pas de quoi je parle ? Mais si ! Ces sites qui écoulent les invendus de nombreuses entreprises -des ‘grandes marques’, faut-il préciser- de manière périodique et à prix cassés, et dont l’accès est soumis à un parrainage. C’est le site Vente-Privée.com, créé en 2001, qui a lancé la mode. Depuis, beaucoup ont suivi. Ah, quel concept magnifique ! J’en reste bouche bée.
Voici quelques-uns de ces fameux sites :
Le bon goût émane de ces présentations, cela ne fait aucun doute. Un design léché, hype, tendance. Tout pour attirer ménagères et ménagers de moins de 50 ans à la cervelle spongieuse.
Comme je vous le disais, il faut être parrainé afin de pouvoir avoir le privilège d’adhérer à ces sites. Vente Privées, Achat VIP : on flatte l’égo des membres en leur faisant croire qu’ils ont l’honneur d’être les happy few ayant accès à une kyrielle de ‘marques’. Ceux qui parrainent ne se sentent également plus : ils affichent leur appartenance à ce soit-disant groupe d’exception. « Hé, t’as vu Josiane, j’fais partie d’Achat VIP, j’suis trop un VIP maintenant ! J’peux acheter de la marque !« , se félicite Robert, tout en laissant échapper un rire gras d’autosatisfaction. Le pire est que le système est conçu pour s’étendre, tel une gigantesque pieuvre : pour chaque ‘filleul’ recruté, le parrain se voit gratifié de bons d’achats uniquement valable sur le site. Forcément, Robert se retrouve tel un roi. Il est désormais un fier détenteur du pouvoir de parrainage ! Il l’utilise alors à tours de bras, afin de démontrer sa position qu’il perçoit comme supérieure. C’est pour cela que les adhésions à ce genre de sites augmente de manière exponentielle, et se répand comme la peste. Même maux, même remèdes : brûlons leurs maisons !
Les trois quarts des français doivent être à l’heure actuelle membres d’au moins un de ces sites. Mais le caractère virtuel de tels magasins empêche, à un niveau individuel, d’en percevoir la vulgarisation. Chacun pensera qu’il est privilégié, mais il n’en est rien, évidemment. Alors, pour l’exclusivité, on repassera. Mais, au fait, qu’a t-on à faire de l’exclusivité ? En ce qui concerne l’élégant, absolument rien, car seul le produit lui importe. Mais le mouton de base lui accorde une importance extrême. Avec la ‘marque’, elle est même bien plus importante que la qualité de ce qu’il achète. Ce qui compte est le statut social que confère le logo.
Des ‘grandes marques’ sont donc proposées à prix cassés : jusqu’à -70% sur le prix indiqué en boutique. Mais que valent ces réductions lorsqu’on connait les marges colossales que ces ‘grandes marques’ pratiquent, facturant ainsi le logo et non la qualité ? Rien de rien. Les prix restent au final très élevés compte tenu de la qualité, et tout ceci pour acquérir des atours -ou autres objets- généralement épouvantablement laids, et griffés de toutes parts. Mais qu’importe, c’est de la marque, alors c’est forcément bien !
Ces soit-disant ‘grandes marques’ sont pour la plupart inconnues, mais sont délibérément présentées comme tel par les sites de ventes privées, profitant ainsi de la crédulité des gens. Quant au reste des ‘marques’ présentées, ce sont de vulgaires licences dont le seul soucis est de maximiser leur retour sur investissement en exploitant l’image qu’a la ‘marque’ chez les consommateurs, sans faire cas de la qualité.
Les pauvres hères inscrits aux sites de ventes privées ne se rendent absolument pas compte de ce qui leur arrive. Les ventes sont dites « évènementielles », c’est-à-dire qu’elles ne sont disponibles que dans une durée limitée dans le temps, généralement moins d’une semaine, avec un stock limité. Alors forcément, le petit mouton se sentira pressé par le temps. « Oh mon dieu, plus que deux jours pour profiter de cette méga-super offre de -30% sur des chaussures à 300€ de chez Pascal Morabito ! Vite, il faut que je m’empresse d’acheter avant qu’il n’y en ait plus ! » s’inquiète Robert. Lesdits souliers, semelle collée et cuir de sixième choix, apparence vulgaire, et ‘marque’ licenciée à l’extrême, sont hideux et de piètre qualité. Mais c’est de la marque…vous connaissez la suite.
Cuisinez la mauvaise facture avec de goûteux ingrédients tels que ‘les marques‘ et ‘le luxe‘, laissez cuire à feux doux pendant quelques années, rajoutez quelques pincées d’exclusivité synthétique, quelques goutes de jus de club privé, remuez, laissez refroidir. Puis, indiquez une date de péremption aussi courte qu’une veste de chez Thom Brown. C’est prêt ! Et faites comme Bazar Chic ci-dessous, servez une plâtrée de cette délicieuse tambouille aux moutons de Panurge, et laissez-les se régaler en les regardant d’un air cynique à peine voilé. Un petit ricanement malveillant peut également être de mise.
Mais vous n’êtes pas au bout de vos surprises. Vente-Privée.com se targue même d’avoir inventé un nouveau mode de consommation :
« Ces ventes limitées dans le temps ont permis d’initier un nouveau mode de consommation« . Ah oui, c’est sûr qu’il y a de quoi se vanter : créer un modèle de consommation qui incite à acheter en masse, et à prix élevé, des produits de ‘mode’ et de mauvaise facture qui ne dureront pas, et dont personne n’a fondamentalement besoin mais dont l’achat est fortement incité par la durée limitée et répétitive des ventes, c’est extraordinaire. Tant que nous y sommes, félicitons-les pour avoir créé un magnifique modèle que d’autres entreprises se sont empressées de promouvoir. Après tout, ce n’est pas comme si, en plus de conforter les gens dans le paradigme des marques et de la mode, ces sites étaient aussi à l’origine d’un immense gaspillage. On pourra m’objecter qu’il n’y a point de dilapidation de ressources, puisque les stocks proviennent d’invendus. C’est le cas. Mais l’apparition du modèle de ventes privées rassure les entreprises. Elles se permettent alors de fabriquer plus, en sachant pertinemment que les stocks pourront être écoulés ailleurs. C’est donc un cercle vicieux.
Un jour, peut-être, les moutons cesseront d’en être et n’auront plus besoin des marques comme repères, car ils auront compris ce qui fait la qualité intrinsèque d’un vêtement, d’un soulier, d’un garde-temps, ou de n’importe quel autre objet. Mais plus le temps passe, et plus ce jour me semble lointain. Hélas.
_
[Édition] : Un lecteur, Antoine, m’a fait parvenir un reportage diffusé sur France 5 l’année passée, et intitulé Ventes Privées : un marché de dupes. Cette enquête, à prendre toutefois avec des pincettes, révèle que la majorité des produits vendus en ventes privées sous le nom de ‘grandes marques’ sont en réalité de moins bonne qualité, et fabriqués dans le seul but d’être revendus par ces réseaux de distribution. Certains seraient même des contrefaçons.
BG a dit:
Bjr
Juste une précision: s ‘il est vrai que certains de ces sites « inventent » des marques inconnues de tout réseau de distribution .. le VP.com que vous évoquez ne propose en revanche que des marques et griffes qui ont bien pignon sur rue
Je suis client et c’est bien ce positionnement qui m’intéresse chez eux quand ils proposent
de la verrerie Lalique, des Converse, une besace reporter Dupont… pour ne citer que mes derniers achats
😉
Maintenant, vraie-fausse qualité, vrai-faux luxe des dites marques ici mentionnées… ?Vrai-faux sobisme ? lol
Vous avez de fait déjà évoqué cette « dérive » 😉 dans l’appréhension-appréciation des choses…
Le Paradigme de l'Elegance a dit:
Bonjour BG,
Merci pour votre commentaire.
Ces ‘marques’ ayant « pignon sur rue » sont celles qui sont, dans leur immense majorité, sujettes aux licences qui pressent ‘l’image de marque’ tel un citron.
Amicalement,
LPDE
BG a dit:
Oui je suis bien d’accord
mais au moins elles « existent »
Parfois même à l’image de Lalique , belle maison reprise par un vrai connaisseur
et collectionneur (mais aussi marketeur;-), elles renaissent
Là où je vous suis totalement, c’est bien sur le « piège » que ces sites représentent
telle une pieuvre tentaculaire: il fait être sacrément « armés », psychologiquement s’entend, pour « résister » à « pareille-offre-mais-tu-as-vu-c’est-pas-possible! »
Difficile de résister à une besace vendue … 3 fois moins cher que sur le site de la marque?
Disons qu’il n’y a pas de mal à se faire plaisir dès lors que ce n’est pas compulsif
😉 Et toujours avec du recul…
Cela peut-être une règle de vie, non ?
Greg a dit:
J’ai commandé plusieurs articles pour un montant de 100 euros .
La commande a mis plus d’un mois à arriver , et lors de la livraison tous les articles étaient cassés ! Aucun emballage correct pour des articles fragiles .
J’ai contacté BrandAlley , qui m’a demandé d’envoyer des photos , ce que j’ai fait !
Depuis aucune nouvelle et chaque fois que j’appelle on me dit de patienter pour le remboursement .
Aujourd’hui la conseillère en clientèle m’a carrément raccroché au nez !
Je déconseille vivement ce site marchand , ils sont toujours en retard pour la livraison et quand il y a un problème ils se mettent aux abonnés absent .
Service après vente nul , zero !
C’est purement et simplement du vol !
Oircc Organisme a dit:
oirccwalteràgmail.com
Nous sommes l’organisme internationale de répression contre la Cybercriminalité, (OIRCC) nous fusionnons avec l’Interpol, dans tout les pays du monde ayant opté pour la convention officielle de poursuite et l’arrestation de tout individu impliqué dans l’escroquerie, Soyez donc rassurez confiant de nous contacter et ensemble nous allons mettre la main sur votre escrocs car notre objectif est de faire rembourser tout les internautes qui se sont faire arnaquer sur le net.
Giorgio a dit:
Cher Paradigme,
je concorde avec vous… Il y a quelques années, poussé par la curiosité (tel Mâitre Renard par l’odeur alleché…) je poussai la porte d’un soi-disant « store » des grands marques, cette fois-ci bien physique. J’avoue, j’avais preté l’oreille à des vagues connaissances, me vantant le lieu. Dans ma naïveté, je m’attendais à trouver des beaux objets à bas prix, des « marques » qui ne fussent pas un logo, mais de la qualité. Effroyable décéption, les « grands marques » présentes n’étaient que des noms inconnus (pour moi) qui cautionnaient des horribles articles.
Votre refelxion sur l’usage des mots « luxe » et « marque » me conduit à songer à la bulle internet de la fin du XXème siècle : pendant une courte période, tout mouton se voulait investissuer et achetait en bourse sans discernement toute valuer se terminant par « .com » : « c’est techologique, c’est forcement bien, ça va monter »… On connait la suite ! Rien nde plus loin de moi qu’un austère marxiste, mais j’ai bien envie de paraphraser le vieux Karl : « les marques, c’est l’opium des peuples ! »
Amicalement
Le Paradigme de l'Elegance a dit:
Bonjour Giorgio,
J’aime beaucoup votre reprise de cette citation de Marx, et suis totalement d’accord avec vous sur sa signification !
Amicalement,
LPDE
Giorgio a dit:
Excusez-moi pour les fautes de frappe… J’écris trop vite…
Amicalement
BG a dit:
Elles nous endorment ?;-)
h4lf a dit:
Personnellement, j’aurais plutôt une certaine admiration pour la stratégie marketing. L’idée est intelligente, même si elle conduit aux défilés de SDF-brandés « trop classe » qu’on voit dans la rue…
Malheureusement pour lui, le consommateur trop influençable se fera berner…il achètera de la mauvaise qualité. Mais apparemment il en sera quand même (la plus part du temps) ravi vu qu’il aura l’impression de faire l’affaire du siècle.
Comme dans toute négociation, le but est de persuader que l’autre partie fait une affaire. La vente a toujours fonctionné comme ça. Le vendeur qui communique sur la qualité de ses produits et sa transparence adopte une lui aussi une stratégie marketing mais elle est différente. Il ne visera d’ailleurs pas la même clientèle. Et tant pis pour la partie qui est trop bête et fait de mauvaises affaires.
Bref, j’aurai plutôt tendance à blâmer le consommateur qui se moque de ce qu’il porte tant que c’est de la marque et qui est finalement assez satisfait, son ego ayant été flatté (c’est tout ce qu’il demande apparemment). On s’achète un statut social finalement et non un vêtement (la ceinture hermès avec le gros H est la marque d’un leader, tout le monde le sait). Tout le monde est content au final, si ce n’est peut-être dame nature et les esthètes contraint de contempler ces haillons de marques.
En dehors de ce sujet, je trouve dommage qu’une grande partie du blog soit plus consacré à la critique de ce qui se fait en matière de marques etc. Plutôt qu’auteur des beaux produits artisanaux, de l’élégance classique etc. Mais ce n’est que mon avis.
Le Paradigme de l'Elegance a dit:
Bonjour h4lf,
Merci pour votre commentaire.
Je considère bien entendu votre avis. Peut-être suis-je en effet trop critique, n’exposant alors pas assez les produits. Je vais essayer de prendre du recul afin d’avoir une vision de mon travail, et changer ce qui ne va éventuellement pas.
Amicalement,
LPDE
BG a dit:
Bonjour
Ai lu dans les echos semaine passée, que T Ford arrivait à Paris dans les beaux quartiers avec sa collection de pap masculin
J ‘aimerais, à l’instar de ce que vous demande h4lf, que vous puissiez opérer une « descente » sur place 😉 afin de nous remonter vos impressions
Me revient en mémoire l’un de vos posts où vous vous interrogiez de fait sur la qualité de ce qu’il propose…
Ps: je suis très déçu d’une pièce ZZegna acheté l’an passé, un cardigan 100% soie, double maille, donc reversible.
Lavé une fois en bonne et due forme… devenu importable!
Totalement déformé
Je le dis ici à l’attention de ceux qui sont intéressés par cette marque, en sachant que votre blog n’est de fait pas celui de bonnegueule ( avec retours d’expérience)
Car si je souhaite acheter de la griffe, c’est avant tout dans l’espoir (aussi) d’une qualité
et quand celle ci n’est pas au rendez-vous, alors là, je vous suis totalement et je crie à l’arnaque
Je l’ai donc été !
Autant que cela serve…
Le Paradigme de l'Elegance a dit:
J’essaierai d’y passer, mais je ne vous promets rien. Étant en Angleterre, il m’est assez difficile de m’y rendre.
En attendant, vous pouvez toujours lire l’article que Stiff Collar (Julien Scavini) a consacré à cette nouvelle boutique.
Amicalement,
LPDE
mathieu a dit:
Il faut être très prudent avec ce genre de site de ventes privées ou autres magasins/villages d outlets dits de « luxe » . déjà le fait de ne pas voir ce que l on achète est une aberration , la plupart du temps les choses vendues sur ce genres de sites ne sont pas des invendus de saisons précédentes ou des pièces contenant des défauts quelconques . non la plupart des produits sont fabriqués pour être vendus dans ces magasins d outlet de ventes privées ou en périodes de soldes. tout est raboté au maximum pour avoir un prix de revient minimum mais faire en sorte que consoman n y voit que du feux .et donc les marques se faire un plus gros bénéfice avec un produit qui n est pas ce qu il prétend être.
mais bon , un logo c est tellement mieux hein 🙂 le plus bel exemple que je peux donner est ce petit logo en forme d élan dont le magasin s est implanté a deux pas de la joaillerie ou je travaille . je le vois partout ce petit logo abercrombie. partout! mais quand je vois que pour un pull dans un mélange douteux de coton , d acrylique et de polyester au toucher infâme , coupé a la machette et teint a l encre de stylo ,mais de marque. je m offre deux petit pulls en mérinos de marques italiennes sans grands retentissements marketing dans des couleurs et des finitions magnifiques et un toucher fabuleux. je me dit qu on est pas sortis de l auberge.
surtout que tout ça rend orgueilleux.
Z a dit:
Vous êtes injuste avec tous ces sites, qui ne vendent pas systématiquement de mauvaises choses. Vente-Privée, notamment, propose des objets qui ne sont pas de qualité ridicule, surtout en novembre et décembre. Des stylos Dupont à 100 euros (prix habituel : 350 euros), de la haute joaillerie à cinq chiffres, des costumes Hackett ou Brooks Brothers à -70 %, des grands vins, de la belle porcelaine, des accessoires de Zegna ou Giorgio Armani (leurs lignes les plus artisanales), etc. Le tarif est toujours étourdissant ; en ce moment, par exemple, on a de splendides cravates Missoni à 35 euros. Les connaisseurs apprécieront. Il faut reconnaître la qualité lorsqu’elle se présente parmi, certes, un nombre non négligeable d’attrape-nigauds.
De plus, Brandalley, Vente-Privée et d’autres sont librement ouverts au public. Nul besoin de parrainage !
BG a dit:
Bjr
je suis tout à fait d’accord avec Z
Tout n’est pas à jeter, loin de là, dans les produits et marques présentées (quand, je le répète bien!, il s’agit de vraies marques !)
Et Z de citer des marques ( Hackett ou BB) qui doivent ici avoir leurs affictionados, non ?
Maintenant que ces ventes s’appuient sur une stratégie redoutable et appuient sur nos (?) instincts les plus bas (valorisation par l’acte d’achat, reconnaissance sociale liée au port de telle marque, sentiment d’appartenance à une tribu, snobisme ou naïveté… ) c’est indéniable… mais tellement révélateur d’une société occidentale qui a perdu tout sens « sacré » pour ne pas dire « spirituel »
Parce que la coquille est vide (la tête seulement soucieuse du prochain plan vacances arraché sur une site low cost! ), on prend soin de la parer de rubans et satins.
Mais je ne dis pas qu’il est simple de se défaire de ses « envies »
Et me revient en mémoire le témoignage d’un jeune moine bouddhiste que j’écoutais et qui disait : » vous croyez tous qu’on est super en paix ! Mais on est comme vous ( occidentaux) : l être humain a toujours envie de ce qu’il n ‘a pas !! »
Donc, le chemin est ardu….
Le Paradigme de l'Elegance a dit:
Bonjour Z et BG,
Si cela ne tenait qu’à moi, il n’y auraient plus aucun marque, seulement des indications sur le tissu et la construction.
Même celles que l’on considère comme étant « sûres » peuvent vendre des produits dont le prix n’a rien à voir avec la qualité. Je pense par exemple aux pulls en coton de Brooks Brothers, vendus en boutique vers 200€ si mes souvenirs sont bons. L’entreprise a beau vanter le surpima cotton, on ne m’enlèvera pas l’idée que le coton n’est pas une matière pour un tricot.
Il en va de même pour Hackett : la qualité a bien baissé depuis son rachat par le groupe Pepe Jeans. Certains articles sont toujours valables, d’autres en revanche sont clairement surfacturés.
Ce ne sont que des exemples parmi d’autres.
Je n’aime pas me baser sur le nom des marques. Je préfère le rapport qualité/prix, ainsi que le critère du savoir-faire pour les articles les plus délicats.
En tout cas, BG, je suis tout à fait d’accord avec le moine bouddhiste que vous citez.
Pour terminer, j’ajouterais qu’un autre problème liés à ces sites, et que je n’ai pas développé dans ce billet, est l’absence de contact avec le produit. Le fait de toucher la laine, la soie, en apprécier la finesse -ou, au contraire, l’épaisseur d’une flanelle- est incomparable. Il faut aussi pouvoir apprécier les points retenant la doublure à la veste, l’entoilage, vérifier la facture des poches… De même pour les souliers, il faut pouvoir apprécier le cuir, trouver d’éventuels défauts. Sans compter qu’il est absolument impensable de ne pas les essayer.
Dans une démarche de recherche de fond, il m’apparait indispensable d’acheter autant pour l’aspect esthétique que pour la qualité. Or, la qualité n’est rendue que partiellement, voire pas du tout, sur les sites de ventes privées.
Amicalement,
LPDE
albagraciosa a dit:
Vous avez raison d’insister sur l’aspect tactile de l’achat, ces ventes privées du toucher, du ressenti sont tristes. On achète une image, une marque, un prix, hop hop clic clic on passe au prochain produit que notre inconscient (la grande affaire du marketing) nous fera acheter…C’est très humain le désir en effet, mais la surconsommation n’est pas du désir c’est au contraire la mort du désir surtout quand les sens n’ont plus rien à nous dire pour guider notre achat, enfin à mon humble avis.
BG a dit:
Merci de cette information
je viens d’y mettre un post, de fait
Z a dit:
On peut justement envisager la marque comme le meilleur indicateur possible de la qualité du tissu et de la construction ! Nous savons tous, ici, que les costumes Hugo Boss seront toujours médiocres, et qu’il n’y aura pas besoin de vérifier l’entoilage ou les boutonnières d’un Kiton, d’un Attolini, d’un Brioni (même si, avec le rachat de Brioni par PPR, l’avenir s’annonce hélas moins qualitatif pour ma marque préférée)…
Comme vous l’avez dit plus d’une fois, le problème vient des marques qui n’ont de luxe que le nom, et proposent des produits industriels médiocres à des prix élevés. (Le cas le plus délicat est effectivement celui des Hackett et autres, dont la qualité baisse, mais pas suffisamment pour qu’on puisse tout jeter.) Mais voyons le bon côté des choses : ces mauvaises marques nous font gagner un temps précieux, en concentrant notre attention sur le petit nombre de marques qui en valent la peine et ne proposent que des produits irréprochables ! Cela commence par Canali, Corneliani, Ermenegildo Zegna, Etro, pour finir chez les fabricants les plus prestigieux : Cucinelli, Brioni, Santandrea, Sartoria Partenopea… (Notez qu’ils sont tous italiens : même les grandes enseignes françaises font fabriquer là-bas, de nos jours. Ce qui est triste pour notre industrie, mais rassurant sur la qualité des produits en question.)
BG a dit:
La encore j abonde sur bien des points
Juste une chose ou deux:
oui seule la qualité devrait prévaloir et non l’étiquette, surtout depuis qu’elle
n est plus systématiquement attachée à une haute qualité
Je ne sais plus si j ai cité l exemple de cette chemise H (vous savez, les jolies boites orange;-), griffe que j’aime beaucoup et dont un tailleur ma « taillé » en pièces …la piètre qualité des boutonnières
Moi, je n’ai pas l’oeil encore éduqué pour repérer ce genre de choses 😦
Et pourtant des yeux exercés dans le milieu de la mode (voire des esprits critiques) signalent cette même maison comme encore digne de l’appellation « de luxe »..
Sinon, oui rien ne remplace le rapport intime et sensuel avec la matière, quelle qu’elle soit
C’est pourquoi je n’achète souvent sur les sites que des pièces et objets que je CONNAIS
Ce qui ne m’empêche pas de faire quelques âneries! 😉
Le Paradigme de l'Elegance a dit:
Se tromper n’est vraiment pas grave, du moment que cela sert de leçon pour progresser, affûter son œil et affiner sa réflexion. Je me suis moi aussi trompé bien des fois, et je n’en ai pas honte, car on ne m’y reprendra plus, et c’est le principal !
Amicalement,
LPDE
BG a dit:
Bonjour
J aimerais avoir votre sentiment sur cette collaboration entremarkandspencer etrichardjames dont on nous dit qu il est le nouveau tailleur dans levent depuis lequartier de mayfair
Opportunite ou encore belle arnaque ?
Idem pourlareedition al l identique? par Gant de chemises issues deleur catalogue annees 60
Merci
Le Paradigme de l'Elegance a dit:
Bonjour BG,
Je n’ai hélas pas pu constater de mes propres yeux la qualité des productions Mark & Spencer, ou Gant, que vous mentionnez. Pardonnez-moi : je préfère donc m’abstenir de vous répondre à ce sujet plutôt que de parler de quelque chose que je n’ai pu constater moi-même. Mais je vais tout de même me renseigner.
Mais peut-être qu’en attendant, un autre lecteur pourra vous renseigner à ma place ?
Amicalement,
LPDE
BG a dit:
Oui cela nous edifierait tous en effet sur la question
En attendant donc d avoir des retours
Bon dimanche
Z a dit:
L’année dernière, j’ai acheté un costume Richard James sur Internet. Construction médiocre, thermocollage partout, tissu intéressant mais pas à mon goût (je suis habitué à l’excellence de Brioni), coupe correcte. Beaucoup trop cher pour ce que c’est – £1000, vraiment ? J’ai rendu le costume.
renaudin a dit:
Bonjour,
Je suis journaliste pour l’émission 100 % Mag, diffusée sur M6 le soir à 18h45. je me permets de vous contacter car je réalise un reportage dont le thème est: « ventes privées, magasins d’usine, fait-on vraiment de bonnes affaires? ». J’aurais aimé faire intervenir quelqu’un qui suit toutes les ventes privées de grandes marques, ou qui se rend souvent en magasins d’usine, et qui y fait souvent des bonnes affaires, ou bien qui en est déçu. Si vous ou une personne de votre entourage est intéressée, n’hésitez pas à revenir vers moi!
Je vous remercie.
Bien cordialement,
Camille Renaudin
camille@soda-presse.fr
01 82 28 31 15
marabbeh a dit:
La vente privée est une aberration en soi. Tout d’abord le refus de vente est interdit, or vente privée signifie que certains sont exclus de la vente. Ensuite si je veux vendre je fais de la pub forcément, je cherche à vendre au plus de gens possible.
Ce concept est juste du marketing. Les concepteurs vous prennent tout simplement pour des imbéciles. Pas trop valorisant pour celui qui reçoit cette pub…